Diffamation, injure, droit de réponse
A retenir
- Lorsqu'une association s'exprime sur un blog, sur un forum, c'est le droit relatif à la presse qui s'applique ; aussi, si l'association dispose d'un site internet, d'une page « fan » sur Facebook par exemple, les propos publiés peuvent engager la responsabilité du directeur de publication de l'association.
- En effet, c'est le directeur de publication qui peut être mis en cause pour infraction au droit de la presse (loi du 29 juillet 1881) qui est applicable aux publications en ligne, et donc aux sites internet.
- La liberté d'expression est protégée, dans les limites du droit : application des règles applicables à l'injure, la diffamation...
- Nécessité de s'identifier : des mentions légales permettant l'identification du directeur de publication doivent figurer sur le site.
Il est conseillé de suivre attentivement ce qui est posté sur un site ou une page facebook et de retirer ce qui est litigieux ou signalé !
Contrat d'engagement républicain : Le CER concerne l'association ou la fondation qui demande une subvention auprès d'une autorité administrative ou d'un organisme chargé de la gestion d'un service public industriel et commercial, ou encore pour toute demande d'agrément auprès de l'État ou d'un de ses établissements publics qui entre dans le cadre du tronc commun d'agrément.
"Engagement n°5: Fraternité et prévention de la violence
L'engagement à prévenir la haine s'entend comme le fait, pour une structure, tant dans le cadre de son activité, de son fonctionnement interne que de ses rapports avec les tiers :
- de ne pas provoquer à la haine ou à la violence envers quiconque ;
- de ne pas cautionner de tels agissements ;
- de rejeter toutes formes de racisme et d'antisémitisme.
Ainsi, porte une atteinte à cet engagement le fait pour un dirigeant, salarié, bénévole ou membre d'une association de tenir, au nom de l'association, des propos racistes ou antisémites ou provoquant à la haine ou la violence.
Dès lors, les publications d'une association sur les réseaux sociaux ouvertement antisémites ou des propos faisant l'apologie des crimes contre l'humanité constituent un appel à la haine et à la violence."
Régime de responsabilité en matière de presse
Si une modération avant publication a été réalisée, le directeur de publication est responsable des propos tenus, même s'il n'en est pas l'auteur.
S'il n'y a pas eu de modération a priori, l'auteur des propos en est le responsable.
Le directeur de publication peut cependant encore voir sa responsabilité engagée s'il a été averti de l'illégalité des propos tenus et ne les a pas retirés promptement.
A défaut de pouvoir mettre en jeu la responsabilité du directeur de publication (personne introuvable, immunité parlementaire), c'est l'auteur de la publication qui est responsable.
L'auteur des propos peut également être poursuivi comme complice lorsque le directeur de publication est mis en cause et même lorsque celui-ci n'est pas mis en cause.
La diffamation
C'est l'imputation ou l'allégation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération ; en cas de bonne foi, la diffamation peut ne pas être reconnue, mais c'est au juge de l'apprécier. La bonne foi ne peut s'appliquer en cas de propos attentant à la vie privée
La diffamation publique est punissable par une amende de 12 000 ? (45 000? si c'est à l'encontre d'un élu local, d'un parlementaire ou d'un policier en raison de ses fonctions, ou si elle a des motifs racistes, sexistes, homophobes ou à l'encontre des personnes handicapées). Dans ces derniers cas une peine de prison de un an est également encourue). Ces peines sont prévues aux articles 32 et 33 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
L'injure
C'est une expression outrageante ou méprisante, qui n'impute aucun fait précis
Publique, elle est punissable par une amende pouvant aller jusqu'à 12 000 €. Si c'est une injure raciste, sexiste, homophobe ou contre les personnes handicapées, la peine encourue est de 6 mois de prison et de 22 500 € d'amende, qu'elle ait été prononcée à l'égard d'une personne désignée ou d'un groupe de personnes (telle ou telle communauté, nationalité...).
Droit de réponse
Il suffit simplement que la personne soit nommée ou désignée dans une publication (même sans mise en cause) pour qu'elle puisse demander à exercer son droit de réponse.
Dans un délai de 3 mois à compter de la date de publication, la personne adresse au directeur de la publication sa réponse, dont la taille ne peut dépasser celle de l'article incriminé (ni 200 lignes).La réponse doit être publiée aussi longtemps que le message initial a été mis en ligne avec un minimum de 24 heures.
Le directeur de publication doit insérer la réponse dans les 3 jours suivant sa réception, sous peine d'amende (3750 €). De même, le refus d'insertion est un délit donnant lieu à amende et susceptible d'entraîner des dommages et intérêts.
Régime de responsabilité pour les contenus illicites
Pour aller plus loin
- Responsabilité des contenus publiés sur internet :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32075
- Droit de réponse :
http://justice.ooreka.fr/astuce/voir/330397/droit-de-reponse-sur-internet#
- Diffamation :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32079
- Injure